Réalisateur, acteur, producteur et collectionneur d'art, son nom a dominé le cinéma français pendant près d'un demi-siècle. Il s'est éteint ce matin dans un hôpital parisien à l'âge de 74 ans.
Le réalisateur et producteur de cinéma français Claude Berri est décédé lundi matin des suites «d'un accident vasculaire cérébral», à l'âge de 74 ans a annoncé son agent. Il avait été admis dans un hôpital parisien dans la nuit de samedi à dimanche.
«Je n'ai jamais travaillé dans ma vie, je m'amuse», disait celui dont l'existence fut plus marquée par les tragédies que par le bonheur, notamment le suicide de sa première femme, Anne-Marie Rassam, et la mort accidentelle de son fils Julien, tombé d'une fenêtre.
Dans Autoportrait, sa biographie publiée en 2003 chez son ami Léo Scheer, il essayait de traduire les humeurs d'un certain Claude Beri Langmann, son vrai nom qu'il regrettait de ne pas avoir gardé. Il essayait également de «se souvenir dans le désordre» de toutes ces années passées à «avoir pu bien faire ce que j'avais envie de faire» ou à «donner du plaisir». «Je suis né passage du Désir, ajoutait-il, et j'en ai eu. J'en ai encore.»
Considéré comme le parrain du cinéma français et européen dont il a écrit quelques grandes pages, il a su conjuguer cinéma d'auteur et cinéma grand public. Producteur de Claude Zidi (Astérix et Obélix contre César), Pascal Thomas (Pleure pas la bouche pleine), Roman Polanski (Tess), Bertrand Blier (La Femme de mon pote), Patrice Chéreau (L'Homme blessé, La Reine Margot), Claude Sautet (Garçon !), Jean-Jacques Annaud (L'Ours et L'Amant), Milos Forman (Taking Off et Valmont), Pedro Almodovar (Tout sur ma mère) et, tout récemment, de Dany Boon pour le plus grand succès du cinéma français, Bienvenue chez les Ch'tis. (Retrouvez toute sa filmographie)
Le figurant devient cinéaste
Né le 1er juillet 1934, «Cancer ascendant Cancer. Signe d'eau, rêveur. J'ai beaucoup rêvé », confiait-il. Ce fils de fourreur parisien, installé faubourg Poissonnière, rêve d'être acteur et n'a pas l'intention de reprendre le métier familial. Élève du cours Simon à 16 ans, il n'a pas un physique de jeune premier et commence comme figurant chez Claude Autant-Lara, en 1953, et se retrouve ensuite chez Jean Renoir (French Cancan) et Costa-Gavras (Compartiment tueurs). C'est le temps des galères. «J'ai vingt-neuf ans, je n'en peux plus, avoue-t-il. Petits rôles, petits rôles. Comme disait mon père : il vaut mieux être balayeur dans les rues que comédien au chômage.»
Le jeune Claude Berri décide alors de passer à la mise en scène. C'est en lisant un fait divers dans France Soir qu'il a l'idée de son premier court-métrage, Le Poulet, qu'il réalise en 1963. Cinq jours de tournage, un budget de vingt mille francs et, au bout de ce premier essai, un prix au Festival de Venise et, trois ans plus tard, un oscar à Hollywood. «J 'ai ressenti la plus grande joie de ma vie. Par la suite, je n'ai plus éprouvé pareille émotion», dira-t-il plus tard.
source : www.lefigaro.fr