Celui-ci paraîtra peu de chose à ceux qui ont appris à considérer le cinéma français à travers les textes des jeunes Turcs des Cahiers du cinéma et des arrivistes de tout poil qui essayèrent de mettre leurs pieds dans leurs pas.
Ils n'ont pas vu les films de Jean Delannoy mais ils ont répété à l'envi les jugements abusifs énoncés et répétés jusqu'à plus soif par d’autres.
Que savent ils donc tous ceux-là de Pontcarral, de Maigret et l’affaire Saint Fiacre et de Maigret tend un piège, de la Symphonie Pastorale, de Macaco, l’enfer du jeu, de L’éternel retour ?
Avant d’écrire les habituels clichés sur cet artisan centenaire disparu en cette mi-juin 2008, à 100 ans sonnés, combien auront revu ses films qui valent bien A bout de souffle, Les 400 coups et autres Cousins ?
Certains de ces films étant soutenus par un scénario de Roger Vitrac, d’autres éclairés par ce grand maître de la lumière que fut Louis Page, d’autres enfin qui devaient beaucoup aux dialogues écrits par un Michel Audiard, tenu à faire sa part et rien d’autre.
Sans compter les drames qui bénéficiaient du jeu d’un Erich (Von) Stroheim, les polars qui mettaient en scène un Jean Gabin dans sa pleine maturité, d'un film historique à clef qui jouait avec un Pierre Blanchar agressif ou de ce drame mythologique qui bénéficiait de l'apport du jeune Jean Marais, malhabile mais inspiré.
Delannoy était un bon réalisateur qui savait s’entourer. Et, encore une fois, une bonne partie de ses films mériteraient d’être revus.
Libération